La tenue d’une comptabilité nécessite d’enregistrer et de retranscrire chaque opération réalisée. Cette classification s’opère selon les normes du PCG (Plan Comptable Général) et porte le nom d’imputation comptable.
Le rôle de l’imputation comptable
L’imputation comptable permet d’attribuer un numéro de compte à une opération. Le principe est donc le suivant : à chaque opération comptabilisée doit correspondre un compte précis. Cela permet une standardisation et une normalisation de la comptabilité française.
Cette obligation a pour objectif d’harmoniser les enregistrements, en particulier pour l’administration fiscale, en se basant sur le PCG. Ce plan comptable est édité par l’Autorité des Normes Comptables (ANC). Il définit toutes les règles devant être respectées par les sociétés en France, ainsi que les principes généraux de la comptabilité. Mais son rôle est surtout de proposer une nomenclature permettant de classifier de manière très finie les opérations comptables en 8 classes différentes.
Les entités concernées par l’imputation comptable
Quel que soit le type de comptabilité employé (d’engagement, de trésorerie ou super-simplifiée), tous les professionnels indépendants et les entreprises doivent imputer leurs opérations dans des journaux comptables.
La notion d’imputation comptable concerne les entrepreneurs dans tous les secteurs d’activités :
- Commerçants, artisans et industriels = entreprises relevant des BIC (bénéfices industriels et commerciaux)
- Professions libérales = entreprises relevant des BNC (bénéfices non commerciaux)
- Entreprises relevant des BA (bénéfices agricoles)
Les classes d’imputation comptable
Le PCG est divisé en 8 classes de comptes. Celles-ci sont subdivisées en diverses sous-classes pour une retranscription encore plus pointue en fonction de la nature de l’opération à traiter. L’exemple suivant est basé sur un compte de classe 7 :
- Classe 7 : Comptes de produits
- Classe 70 : Ventes
- Classe 701 : Ventes de produits finis
- Classe 7011 : Ventes de produits finis du groupe 1
- Classe 701 : Ventes de produits finis
- Classe 70 : Ventes
Les comptes de bilan
Les classes numérotées de 1 à 5 représentent les comptes figurant au bilan de l’entreprise et expriment sa situation patrimoniale :
- Classe 1 : comptes de capitaux (capitaux propres, emprunts bancaires, provisions…)
- Classe 2 : comptes d’immobilisations (incorporelles, corporelles, financières, amortissements)
- Classe 3 : comptes de stocks et d’en-cours (matières premières, marchandises…)
- Classe 4 : comptes de tiers (clients, fournisseurs, État…)
- Classe 5 : comptes financiers (banques, caisses, valeurs mobilières de placement…)
Les comptes de gestion ou de résultat
Les classes numérotées 6 et 7 représentent les comptes figurant au résultat de l’entreprise afin de le déterminer sur une période donnée (exercice comptable en perte ou en bénéfice) :
- Classe 6 : comptes de charges (ce qui est payé par l’entreprise)
- Classe 7 : comptes de produits (ce qui est encaissé par l’entreprise)
Les comptes spéciaux
La 8e classe est un peu à part puisqu’elle permet de retranscrire les opérations spéciales.
L’automatisation de l’imputation comptable
Aujourd’hui, l’ensemble des logiciels comptables permet d’automatiser l’imputation comptable. Lors de l’enregistrement d’une opération dans le journal, le logiciel indique :
- le compte pour lequel l’opération est inscrite au débit
- le compte pour lequel l’opération est inscrite au crédit
Comment réaliser une imputation comptable ?
L’imputation comptable nécessite 3 phases pour être correctement mise en œuvre.
L’identification précise de l’opération
La base de l’imputation comptable repose sur l’identification de la nature de l’opération à enregistrer. Cette dernière peut conduire à l’enrichissement ou à l’appauvrissement de l’entreprise, de manière temporaire ou définitive :
- Enrichissement ou appauvrissement temporaire : comptes de bilan
- Enrichissement ou appauvrissement définitif : comptes de gestion
La sélection du compte approprié
Une fois bien identifiée l’opération, il convient de la relier au bon numéro de compte, grâce à l’utilisation du PCG comme vu précédemment.
Le respect du sens d’écriture pour mouvementer le compte
En dernier lieu, le mouvement du compte doit être effectué dans le sens correct (débit ou crédit). Sachez qu’en fonction de la nature du compte (de bilan ou de gestion), chaque mouvement a un sens différent.
Au débit
- Débit d’un compte d’actif (bilan) = augmentation de ce compte
- Débit d’un compte de passif (bilan) = diminution de ce compte
- Débit d’un compte de charges (gestion) = augmentation de ce compte
- Débit d’un compte de produits (gestion) = diminution de ce compte
Au crédit
- Crédit d’un compte d’actif (bilan) = diminution de ce compte
- Crédit d’un compte de passif (bilan) = augmentation de ce compte
- Crédit d’un compte de charges (gestion) = diminution de ce compte
- Crédit d’un compte de produits (gestion) = augmentation de ce compte
Illustrons cela avec l’exemple d’une facture d’achat de marchandises reçue de la part d’un fournisseur :
- Au moment de l’enregistrement de la facture :
- Augmentation de la dette : crédit du compte 401 (Fournisseurs)
- Augmentation des charges : débit du compte 607 (Achats de marchandises)
- Au moment du paiement de la facture :
- Paiement de la dette : crédit du compte 512 (Banques)
- Apurement de la dette : débit du compte 401 (Fournisseurs)
En résumé
Obligatoire, l’imputation comptable consiste à relier chaque opération réalisée par une société à un compte défini officiellement par le PCG (Plan Comptable Général), dans un but d’harmonisation.